Envie d’aider, de discuter, mais vous ne savez pas par où commencer ? Faire le premier pas peut parfois s’avérer plus compliqué que prévu. C’est pourquoi nous vous proposons un petit guide des étapes à suivre et des choses à savoir, qui pourrait bien vous aider à sauter le pas.
→ Etape 1 : Comprendre. Le lien social est un besoin vital trop peu considéré. Il s’agit d’un besoin que tout être humain doit remplir afin de garder la tête hors de l’eau, mais également de la première étape vers une possible sortie de la rue et de l’exclusion sociale qu’elle entraîne. C’est pourquoi, recréer ce lien social, ou au moins essayer, est quelque chose de réellement important. Quelques chiffres vous permettront sans doute de comprendre à quel point cela est essentiel (Etudes BVA/Emmaüs) :
→ 65 % des sans-abris vivent seuls
→ 85 % des sans-abris disent ressentir le rejet des passants
Avant de commencer, il y a certains choses à prendre en compte, afin que cette expérience ne soit mauvaise ni pour vous, ni pour la personne vers qui vous vous dirigez.
→ N’attendez aucune reconnaissance. Certaines personnes ne voudront ni de votre aide, ni même parler avec vous. Ce n’est pas de votre faute et la personne que vous avez abordé n’est pas ingrate. Parfois, les personnes sont trop abîmées par la rue pour essayer de recréer le moindre lien social, ou ne sont tout simplement pas dans le mood pour parler avec vous. Il faut savoir l’accepter, sans jugement ou ressentiment, et passer à autre chose.
→ Soyez patient. Recréer du lien social avec une personne à la rue peut être long. Il faut savoir laisser le temps qu’il faut à la personne pour s’ouvrir. Attention, à ne pas la brusquer. Revenir souvent et à la même heure/jour peut permettre de créer une routine et de vous faire une place, peu à peu, dans le cercle social de la personne. La régularité sur la longueur est la clé pour récréer un véritable lien social et une relation.
→ Ne lui parlez pas de sa situation. Si la personne que vous abordé souhaite le faire, elle le fera, mais cela ne sert à rien d’amener le sujet. Sa vie est déjà assez difficile à vivre, pas besoin de ne parler que de ça. Elle le fait déjà bien assez avec les assistantes sociales et autres professionnels du milieu. De plus, aborder le sujet pourrait braquer la personne et rendre tout dialogue impossible. En tant que riverain, parlez de choses légères que vous pourriez aborder avec n’importe qui d’autres.
→ Ne faîtes pas de fausses promesses. Cela ne fait jamais plaisir quand quelqu’un nous fait une promesse et ne la tient pas. Quand on est à la rue, ce genre de déceptions ne fait qu’accentuer le sentiment d’abandon. Évitez de vous engager à faire quelque chose, et si cela arrive, ne rompez, sous aucun prétexte, cet engagement. Si vous le faîtes, vous risquez de faire bien plus de mal que le bien que vous avez pu apporter jusque là.
→ Ne pas tout se permettre. Dans la vie, quand on parle pour la première fois avec une personne, il y a certaines règles implicites à respecter : être poli, ne pas se montrer hautain... C'est d'autant plus vrai dans ce cas. Tout se permettre c'est prendre le risque que votre interlocuteur se braque.
→ Etape 2 : Briser la glace. Il faut se mettre en tête qu’au final, parler avec un sans-abri, c’est comme parler à un inconnu, à votre concierge, votre boulanger, les vendeurs sur le marché… Appliquer les mêmes étapes de base que vous utilisez tous les jours, sera déjà un bon début et puis, vous savez déjà le faire.
→ Tout commence par un sourire, afin de montrer que l’on est avenant,…
→ … et un bonjour. C’est bête mais tellement efficace et la base de tout début de conversation.
→ On se présente. Votre prénom est un bon début pour créer une proximité et commencer une relation d’égal à égal. Et un petit « et toi ? », ne fera jamais de mal.
→ Et enfin, vous pouvez entamer une conversation. Rien de bien personnel, juste des sujets vagues que vous abordez déjà avec votre nouveau collègue au bureau pour faire la conversation. Le temps, l’actualité, le quartier … D’autant de sujets que vous pouvez aborder pour lancer la conversation.
→ Etape 3 : Laissez-vous porter. La conversation est lancée, le plus dur est fait. Maintenant, c’est le feeling qui vous dira vers où vous dirigez. Les situations et les personnes sont toutes différentes et n’auront pas les mêmes envies et réactions. Certaines personnes ne voudront pas parler trop longtemps, d’autres vont parler, parler, sans s’arrêter. Certaines vont se confier, d’autres vous poser des questions. Restez-vous même, tout en étant ouvert et respectueux, et vous risquez de tirer de cette conversation, tout autant que la personne en face de vous.
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